Renaître à la source des blessures
une composition de Emmanuel Hieaux
inspirée des travaux de Judith Miné-Hattab
Renaître à la source des blessures
une composition de Emmanuel Hieaux
inspirée des travaux de Judith Miné-Hattab
Emmanuel Hieaux
Né en 1958, a reçu une double formation musicale et littéraire. Parallèlement à une licence (lettre, anglais) à l'université de Nanterre, il étudie le piano à l'Ecole Normale Supérieure de Musique, puis travaille l'écriture sous la direction de Jacques Castérède, professeur au Conservatoire National de Musique de Paris. Ces années passées à étudier l’harmonie, le contrepoint, l’analyse et la composition sous sa direction, premier grand prix de Rome, sont déterminantes.
Pour le musicologue Philippe Fourquet, « la musique d’Emmanuel Hieaux se développe souvent librement autour d’une ligne narrative. Son esprit d’analyse et son goût du détail n’enferment aucunement son langage dans des règles d’écritures trop strictes et figées ». (Dictionnaire des compositeurs, Sorbonne). Les correspondances de la musique avec d'autres formes d'expression artistique (peinture, films, cycles poétiques, projets de recherches) sont à l’origine de nombre de ses partitions.
hieauxcompositeur.blogspot.com
Emmanuel Hieaux présente sa composition :
" Renaître à la source des blessures " pour traverso, violon baroque, viole de gambe et théorbe.
Au sein du noyau d’une cellule dont le théorbe illustre la vie souple et harmonieuse – introduction du quatuor–, traverso et viole de gambe incarnent le long déploiement sans faille du double-brin d’ADN : origine de notre identité si complexe – premier mouvement. Le double-thème qui figure la double hélice ne cesse de se développer en courtes séquences mélodiques indissociables. Le silence sidéré de l’absence qui résulte d’une soudaine cassure – deuxième mouvement – est entrecoupé par la déploration de chacune des extrémités du fil rompu. Protéines et histones suggérées au violon – premier mouvement – interviennent animées d’énergies diverses dans la mise en œuvre de la réparation de la fracture – troisième mouvement.
Le combat mené au traverso par l’une des extrémités pour retrouver son homologue perdu au sein de la multitude exprimée par les trois autres instruments – quatrième mouvement – mènera à leur réunion dans une danse libre et joyeuse de l’identité retrouvée - cinquième mouvement.
C’est la première fois qu’il m’est proposé d’écrire pour ces quatre instruments que j’ai toujours infiniment aimés. Il m’a fallu les apprivoiser, unir à leur énergie si naturelle, à leurs multiples couleurs et vibrations, la musique qui me traversait. Leur richesse est à l’image de notre essence : sincère, discrète, fragile, sans fard et si vivante. Une porte s’est ouverte dans mon cheminement : écrire avec rigueur et servir la liberté si juste des instruments anciens et des instrumentistes qui les servent. Cheminer à leur côté ces quelques mois me mènera certainement bien loin dans une voie, qu’avec délicatesse, ils exigeront de moi.
"Cassure et réparation de l'ADN: une chorégraphie dynamique entre double-hélice, phase liquide et filament rigide",
un sujet proposé par Judith Miné-Hattab, chercheuse au Laboratoire de Biologie Computationnelle et Quantitative (LCQB), IBPS, Sorbonne Université.
Formation des complexes de réparation autour de cassures d'ADN. En réponse aux dommages de l'ADN, celui-ci devient plus mobile, et ce dès la minute qui suit le dommage. Afin de réparer les cassures, de nombreuses protéines de réparation s'accumulent au niveau de l'ADN endommagé: certaines d'entre elles forment une sorte de goutte liquide autour de la cassure aussi appelée séparation de phase liquide (Miné-Hattab et al., Gen. Dev 2022, art by Olga Markova).